Salta, au coeur du Nord-Ouest argentin
Samedi 19 septembre 2009.
Nous poursuivons notre visite de Salta, en nous écartant cette fois un peu de la Plaza 9 de Julio. Non loin de cette place, à l'est, se dresse l'église San Francisco, toute de rouge et or vêtue, chef-d'oeuvre de l'art néoclassique latino-américain. Son apparence actuelle est due à d'importants travaux de rénovation menés de 1868 à 1873. Cette église est malheureusement insérée dans un tissu urbain assez dense, et ne dispose que d'un minuscule parvis, ce qui fait qu'il est plutôt délicat de la photographier dans son ensemble, par manque de recul.
En 1882, un campanile latéral haut de 54 m. fut adjoint à cette église. Le tout forme un ensemble particulièrement spectaculaire, que certains qualifient de grandiloquent, mais que je trouve pour ma part d'un charme fou. Après tout, nous sommes en Amérique du Sud, c'est la terre de l'exubérance et du baroque, alors pourquoi bouder son plaisir ?
On remarque surtout des jeunes venus de Buenos Aires, ou d'autres grandes villes du pays, pour assister à un récital donné à Salta le 19 septembre par el Indio Solari, une vedette emblématique du rock argentin.
La circulation est parfois intense, des véhicules hors d'âge côtoient de rutilants 4x4 directement importés du Japon.
Partout de petites échoppes captent l'attention du passant, ici une pulpería (épicerie) ou là un kiosque à journaux.
Une gondole gravit le Cerro San Bernardo. Le regard des occupants se porte vers la ville très étendue de Salta. On reconnaît, à gauche, le campanile élancé de l'église San Francisco et, sous la gondole, le dôme de la cathédrale-basilique.
et n'est arrêtée que par les montagnes environnantes.
A cette hauteur, on prend mieux la mesure de l'immensité de Salta, et de son plan "en damier" propre à toutes les villes du continent américain.
Le poncho magenta rejeté sur l'épaule est celui de la provincia de Salta.
Après ce spectable totalement imprévu, je me dirige vers le remarquable Museo de Arqueología de Alta Montaña (MAAM). Y sont notamment conservés les corps congelés de trois enfants incas retrouvés en 1999 sur les hauteurs du volcan Llullaillaco, près de la frontière chilienne, à plus de 6.700 m d'altitude. Le froid, la faible pression atmosphérique et l'absence d'oxygène et de bactéries ont fait que ces trois enfants sacrifiés il y a quelque 500 ans sont dans un état de conservation exceptionnel. Ils sont exposés à tour de rôle dans une vitrine réfrigérée, j'ai personnellement vu la Niña al rayo, une fillette âgée d'environ six ans. C'est un spectacle bouleversant, le modelé du corps est parfaitement conservé, on a l'impression que la fillette va ouvrir les yeux. Et surtout, on ne peut pas s'imaginer qu'elle a 500 ans ! Comme il est rigoureusement interdit de prendre des photos, je n'en présenterai pas sur ce blog ; j'ajoute que le MAAM ne semble pas disposer d'un site sur Internet.
Le soir, en rentrant à l'hôtel, je passe devant l'église San Francisco tout illuminée. Je ne peux m'empêcher de m'arrêter pour en prendre une photo.
Située au coeur du Nord-Ouest argentin, la ville de Salta constitue un excellent point de départ pour découvrir la Quebrada de Humahuaca, au nord, ou celle de las Conchas, vers Cafayate, au sud. Ces visites feront l'objet des deux prochains articles de ce blog.